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Les responsabilités des nouveaux acteurs politiques d'Afrique francophone (1ère partie)



Les responsabilités des nouveaux acteurs politiques d'Afrique francophone

(Première partie)

 

Dans un article paru dans l'édition en ligne du journal le monde du mardi 26 septembre 2006 intitulé : « L'Afrique s'inquiète de la montée en puissance de l'Europe de l'Est dans la francophonie », l'auteur de l'article constate que « sur les quinze dernières années, quatorze des vingt et un nouveaux entrants à l'Organisation Internationale de la francophonie (OIF)  ont été des pays d'Europe de l'Est. Symbole de cette « européanisation », la Roumanie est le premier pays d'Europe de l'Est à accueillir un sommet de l'OIF, avec soixante trois chefs d'Etat et de gouvernement attendus les 28 et 29 septembre à Bucarest. Et l'auteur de l'article de remarquer que cette montée en puissance de l'Europe de l'Est inquiète, à preuve, les membres historiques de l'organisation notamment africains craignent que leur influence et l'aide qu'ils reçoivent ne diminuent. Malgré les positions rassurantes des uns, Mr. Abdou Diouf, secrétaire général de l'OIF et ancien président du Sénégal,  estime que l'agrandissement de la famille francophone « est un plus ». A l'analyse, il faut  constater que les inquiétudes des africains quant à la situation ne devraient pas surprendre outre mesure car, des observateurs avertis de l'évolution des rapports entre l'Afrique et l'Europe avaient perçu en son temps cette évolution. Plusieurs repères peuvent être considérés et sur tous les plans, on remarque un certain décrochage du continent africain de l'Union européenne qui se construit de jour en jour. Face à la nouvelle donne, il revient aux dirigeants africains  d'envisager de façon générale, de nouveaux comportements en vue d'amener le continent africain et les pays francophones en particulier, à mieux tirer partie de la nouvelle situation que leur impose l'élargissement de l'Europe. Envisageons la question sur le plan de la coopération au développement notamment en matière de coopération décentralisée.

Plusieurs pays africains, à la faveur des processus de démocratisation ont engagé  des politiques de décentralisation dans les années 90. De ce fait, ils ont entrepris de développer des relations de coopération avec leurs homologues d'Europe et du monde. Ces expériences ont connu des fortunes diverses. Pour les cas les plus heureux, la coopération continue de fonctionner dans des secteurs essentiels de la vie sociale des pays du sud comme la santé, l'éducation, la culture, l'environnement, les infrastructures sociales ou l'appui et le renforcement des capacités institutionnelles des nouvelles municipalités africaines. D'autres initiatives ont été entamées mais n'ont jamais abouti pour des raisons volontaires ou non liées aux parties. Il est à noter que tout processus de partenariat se prépare, s'entretient et se gère avec un esprit rigoureux et professionnel. Ce qui n'a pas été souvent le cas avec les pays du sud. Beaucoup de nouvelles municipalités africaines en effet sont allées à l'aventure de la coopération décentralisée en  ne sachant pas exactement comment orienter cette coopération sinon, que proposer en retour dans les relations d'accompagnement et  de partenariat que l'on veut mettre en place. Pour certaines municipalités, c'est en cours de route que des objectifs ont été identifiés et qui ont permis de donner un contenu à la coopération. Qu'à cela ne tienne, il faut louer les efforts des ces municipalités qui ont réagi en identifiant des choix prioritaires à travers la mise en œuvre du plan communal de développement. Malgré tout, il faut savoir que leur  tardive arrivée  dans la recherche de partenaires au développement devient de plus en plus difficile même au sein des espaces traditionnels de la coopération au développement que représente la francophonie.

Il est constant de remarquer que depuis l'élargissement de l'Union européenne et son ouverture aux pays de l'Europe centrale et orientale (PECO), le casse-tête des pays du sud n'a fait que continuer car, comme il fallait bien s'y attendre les préférences en matière de coopération et d'aide au développement privilégient les nouveaux adhérents à l'Union. Les directives européennes en matière d'aide au développement et de coopération, les nombreuses mesures incitatives pour encourager le développement d'une  politique des territoires viennent chaque jour rappeler aux acteurs africains francophones que leur interlocuteur privilégié s'éloigne malgré tout d'eux en se rapprochant d'avantage à son identité continentale, l'Europe. Quand vous parcourez les villes européennes, il est notoire de remarquer que plusieurs villes sont en coopération ou en jumelage avec les villes des pays de l'Europe centrale et orientale et cette politique se développe de plus en plus. Dans les négociations avec les élus locaux du nord, il n'est pas rare de se voir reprocher des difficultés d'ordre culturels, politiques ou géographiques, ce qui s'explique dans certains cas. Les questions de  solidarité internationale peuvent transcender les barrières linguistiques, politiques et culturels, il va sans dire que ces éléments, considérés d'un autre angle de vue peuvent aussi être des facteurs de rapprochement dans le processus et c'est aux acteurs de développer les différences dont pourraient s'enrichir les uns et les autres.

à suivre....



23/11/2006
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