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ATACORA-DONGA/ CINQUANTENAIRE DE L'INDEPENDANCE :Djougou: des paillottes à l'habitat moderne

ATACORA-DONGA/CINQUANTENAIRE DE L'INDEPENDANCE : Djougou : des paillottes à l'habitat moderne

 

 

 

Feu BADJINGA Gaston

Ancien sous-préfet de Djougou

 

 

 

 

 

 

 

( Propos recueillis par Seydou Manmam Sanni )

 

Un demi-siècle après l'accession de notre pays à la souveraineté nationale, la ville de Djougou s'est développée. Karim Boukari Ténakah, 67 ans, qui a traversé les 50ans d'indépendance en parle. Enseignant à la retraite, premier maire de Djougou sous la révolution (1972-1989), ancien chef de district de Natitingou, ancien secrétaire du comité central du Parti de la révolution populaire du Bénin et ancien premier adjoint au maire de Djougou, première mandature.

ABP : M. Karim Boukari Ténakah (KBT), vous avez été témoin de l'indépendance de notre pays en 1960. A cette époque, quelle était la physionomie de Djougou ? KBT : En 1960, nous étions encore au collège. Le 1er Août 1960,  quand on a proclamé l'indépendance, moi j'étais à Djougou, puisque c'était pendant les vacances. J'ai assisté aux cérémonies au stade Atchoucouma. La ville n'était pas aussi étendue que maintenant. En termes d'infrastructures, il y avait des rues non entretenues, sans canalisation. Les maisons étaient  pour la plupart en paillottes. Les maisons en dure ou en matériaux définitifs avec tôle pouvaient être comptées du bout des doigts.

Du point de vue de vue infrastructures, les bâtiments administratifs tels que le bureau de la sous-préfecture, la poste, le centre de santé, etc. étaient des paillottes.  Seules maisons de commerce comme la SCOA, la FAO, JOHNY WALKER, etc. étaient d'une autre architectures. Djougou était vraiment une ville africaine.

 

ABP : Quelle est aujourd'hui la situation infrastructurelle de la ville de Djougou ?

 

KBT : Aujourd'hui on peut dire qu'il y a une petite amélioration parce que la ville s'est étendue. De nouveaux quartiers ont été créés, les rues sont mieux entretenues qu'avant.

Des doubles voies existent. Certaines sont bitumées, d'autres pavées. Donc de ce point de vue, on peut dire que la physionomie de la ville a changé.

En ce qui concerne les bâtiments, aujourd'hui on compte beaucoup plus des maisons en matériaux définitifs, les paillottes sont plutôt rares, les maisons tôlées aussi. Des immeubles  surgissent dans tous les quartiers. C'est un progrès ! Les bâtiments administratifs se sont améliorés. La plupart des services qu'on a aujourd'hui n'existaient pas en 1960. Il n'y avait que la sous-préfecture, la gendarmerie, le service de santé les eaux et forêt.

Aujourd'hui nous comptons beaucoup de services tels que le commissariat de police, la direction des douanes, le service des télécommunications, le service eau de la Donga, etc.

 

ABP : Quels sont les maires, chefs de district et sous-préfets qui se sont succédé dans la ville de Djougou ?

 

KBT : Après l'Indépendance  en 1960, les Blancs ont continué à diriger la ville.

Les commandants de cercles sont devenus des sous-préfets,  mais c'était des Européens. Ce n'est qu'à partir de 1961 qu'on a nommé un premier sous-préfet béninois : ALLOU YAYA Nadjo. Après lui il y a eu d'autres comme Gaston Badjinga qui a dirigé jusqu'en 1963,  suivi de Lucien Chablis, de Robert Glèlè, de Symphorien Ganfon, de David Ouendo et de Moussa Baboni Barka. En 1970 on a connu l'arrivée de Samson Charles relayé par la suite par  Issifou Idrissou, Moussa Bio Tchané, Idjidina Lambert, Nicolas Benon, Justin Atakpa, Richard Aniambossou.

L'année 1980 a été marquée par l'avènement de Mathieu Zanou, Mohamed Agbèyè l'a remplacé en 1982. Pierre Arayè a pris quant à lui le témoin en 1986 avant de céder sa place à Alphonse Condé. Victor Toko Séni Bété était aux affaires de 1990 à 1995. Juste après lui, nous avons connu une femme en la personne de Fouléra Gaba, qui n'a fait qu'un an. Soumanou Wassi Francis apportera sa pierre à l'édifice entre 1997 et  2003, année à laquelle à la faveur à l'avènement de la décentralisation Bio N'morou Ouorou s'est installé. Djougou a actuellement son deuxième maire de l'ère de la décentralisation en la personne de Micaël Bassabi Djara .

             

ABP : Qui sont ceux qui ont le plus marqué leur passage ?  

   

KBT : Ceux qui ont marqué la ville de Djougou sont : feu BARKA Baboni qui est d'ici. Il a laissé des traces telles que l'aménagement de la place de l'indépendance, la plantation des arbres notamment dans l'actuelle mairie et à la place de l'indépendance. Charles Samson s'intéressait au sport. Il a organisé des équipes pour des championnats et des compétitions dotées de coupe restées légendaires. La coupe Samson c'était en 1971.On peut également citer Moussa Bio Tchané, le père de l'actuel président de la Boad qui a aussi marqué son passage. Il y a eu des sous-préfets comme Gaston Chablis et Gaston Badjinga.


Le dernier que je peux citer, c'est Soumanou Wassi Francis qui a marqué la ville en la gérant sagement. Au titre des maires, pendant la révolution j'étais le premier maire de Djougou. Après la démocratie, nous en sommes au deuxième.

ABP/SMS

NB: Il faut souligner le lien entre Gaston Badjinga , oncle maternel direct de Soumanou Wassi Francis



14/11/2010
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